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Comme un lundi : «Ce dont la fin de Khiasma est le nom»

Quand un petit centre d’art associatif tel que l'Espace Khiasma ferme dans la proche banlieue de Paris, en Seine-Saint-Denis précisément, c’est forcément un signe des temps.

Happy Mondays: «What the end of Khiasma stands for»

When a small-scale independent art centre like Espace Khiasma closes in the Paris suburbs, in the district of Seine-Saint-Denis specifically, it is necessarily a sign of the times.

La Loge, The (Archival) Box — récit d'une résidence par anticipation [ExposerPublier]

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Notes du vendredi 2 mars 2018

"Ce que nous sommes : un collectif d'artistes chercheurs et de graphistes.

Ce que nous produisons : des formes et des signes à partir d'une matière première.

Ce que nous allons faire à Khiasma : une résidence de recherche et production (de formes et de signes) à partir d'une matière première qui est le centre d'art lui-même, ce qu'il produit (de la recherche, du savoir, des œuvres, des relations, de l'archive par la radio,…), ainsi que le contexte territorial dans lequel il s'inscrit.

La Loge, The (Archival) Box — récit d'une résidence par anticipation [ExposerPublier]

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Samedi 22 septembre

On n’imagine jamais que cela puisse arriver, en vrai.

Les journées défilent, les idées s’enchaînent, les urgences aussi. Et puis, un jour, il est peut-être trop tard. Trop tard pour réaliser certaines choses, trop tôt pour d’autres probablement. J’avais imaginé tenir les Mercredis de La Loge, ou des Chroniques d’excavation. Cela devait commencer au mois d’août et s’ouvrir sur une rue déserte, écrasée par la chaleur de l’été. J’avais commencé un texte. Il évoquait les discussions que nous avions eues depuis un an autour de cette table trop grande pour cette demie cuisine, trop bancale pour ces longues réunions, trop petite pour ces nombreux.ses convives. Nous devions entamer ce mois-ci notre année de résidence, devenir (enfin) les concierges du centre d’art dont nous avions écrit les rôles.

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Comme un Lundi : «Le lieu se fait en nous»

... Mais il a fallu faire un lieu. Fatalement. Pourquoi donc ? On ne le sait pas. Khiasma est un accident qui est si signifiant avec le temps qu’on aurait du mal à le penser comme un fait du hasard. Mais du mal aussi à l’expliquer autrement que comme une démangeaison qui un jour devient une pensée en acte.


Happy Mondays: «The place becomes within us»

... But there was a place to make. Fatally. Why so? We do not know. Khiasma is an accident that’s become so meaningful in time that it’s difficult to picture it as the result of pure chance. Difficult, too, to explain it otherwise than as an old itch turned one day into a thought in action.

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Rien ne disparaît, tout se transforme

Merci pour tous ces mots et ce magnifique soutien. Cela nous rappelle combien Khiasma fut une belle aventure mais aussi un précieux trésor que nous partageons tous et qui en a marqué plus d’un.


Nothing is lost, everything is transformed

Thank you for all your words and your beautiful support. It reminds us of the adventure that Khiasma was, but also a precious treasure we all share and that made its mark on many.

Mots

Comme un Lundi : «Parler avec des mots à soi»

Dans la longue histoire de Khiasma, vient le moment d’essayer de raconter une histoire concrète et matérielle qui a nourri l’imaginaire situé d’un lieu.


To Speak with Words of Your Own

In the long story of Khiasma, the time has now come to try and tell the concrete and material tale that has fed the imagination situated within such a place.

Racine

Comme un Lundi : «Pousse où tu peux, comme tu peux, pousse»

Pour son exposition personnelle au MAC VAL, « Les racines poussent aussi dans le béton » (14 avril – 16 septembre 2018), l’artiste Kader Attia a souhaité célébrer la banlieue de Paris, quelque chose dans sa matière particulière qui fabrique des identités parallèles au grand roman national français. Pour son catalogue, il m’a commandé un texte, de ces demandes amicales qui ne se refusent pas. Une occasion de faire revenir dans le corps le rythme des trains et dans l’œil la poussière d’un béton familier, celui d’une histoire qui reste encore à raconter.


Grow, where you can, how you can, grow

With his solo exhibition at MAC VAL, « Roots also grow in concrete » (14th April – 16th September 2018), artist Kader Attia celebrates the Paris banlieue, something in its particular fabric that creates parallel identities to the French "Roman national", the national grand narrative. He asked me to write a text for the catalogue – one of those friendly requests one cannot turn down. An opportunity to recall inside the body the rhythm of trains, and inside our eyes the dust of a familiar concrete, that of a history yet to be told.

Macron

Comme un Lundi : «Le prédateur amoureux»

« Ah ! je vais mourir !... Rapproche-toi, réchauffe-moi ! Pas avec les mains ! Non ! Toute ta personne. »
Gustave Flaubert « Saint-Julien l’Hospitalier »


The Amorous Predator

“Ah! I am going to die! ...Come closer, warm me up! Not with your hands! No! With your whole body!”
Gustave Flaubert, « Saint-Julien l’Hospitalier ».

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Atelier The Poem is a Hormone*

  • Lisa Robertson, 3 summers.

Comment construire nos textes et nos corps sur les ruines des textes canoniques et les résidus des savoirs dominants ? Le 12 juin à Khiasma nous interrogions cette question ensemble, dans le cadre d’un atelier de piratage littéraire d’orientation queer et féministe que je menais en partenariat avec l’association Polychrome. « Piratage littéraire » parce qu’il s’agit des questions de légitimité, d’autorité, d’accès : qui a le droit à une voix littéraire, et que se passe-t-il lorsque nous volons les codes implicites aux syntaxes qui écrivent et affirment les rapports de force ? Ce que j’avais envie de tester en groupe : le sentiment que les pratiques artistiques de piratage sont des armes par excellence qui nous permettent de réagir face à l’hétéronormativité écrasante des littératures dominantes, qu’en tant qu’auteur-es queer nous pouvons construire ensemble des techniques qui ajouteront la force à notre écriture et à notre politique.

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Pratiquer les images coloniales, troisième journée

Nous avons commencé cette troisième journée par une présentation des comptes-rendus des travaux menés la veille et l’avant-veille à Khiasma. Laura s’était désignée pour écrire sur la journée de mardi et Cécilia sur celle de mercredi. Nous écoutons d’abord Cécilia, et ensuite Laura. De manière générale, ces deux comptes-rendus nous apparaissent très fidèles au déroulé de ces deux premiers jours et retranscrivent bien le contenu de nos discussions. Ils reçoivent un accueil assez positif de la part du groupe et semblent générer une bonne dynamique pour avancer sur le projet.

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Pratiquer les images coloniales, seconde journée

Nous avons commencé la journée avec le visionnage des pellicules d’archives privés qui ont été confiés à Milena. Notre curiosité a dû patienter, le temps de comprendre le fonctionnement du projecteur (un Canon cinestar S2) pour faire marcher les métrages de 8 et 9,5 mm. Comment les rembobiner ? Maîtriser une ancienne technologie presque obsolète devient vitale. À l’aide d’un tutoriel youtube et avec beaucoup d’intuition, le collectif réussi à trouver des solutions. On entend le bruit du moteur, et la lumière apparaît!

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Pratiquer les images coloniales, première journée

Du 22 au 31 mai 2018, Khiasma a accueillit le projet Pratiquer les images coloniales’ porté par un collectif d’artistes, d’enseignants et de chercheurs, lors d’un workshop proposé en collaboration avec l’université Paris 8. À l’occasion d’une invitation de Catherine Perret et Anna Seiderer faite à l’artiste Alexander Schellow, le collectif a fait intervenir les participants autour de la constitution d’une archive participative de films privés tournés dans les contextes coloniaux – et des questions que soulèvent la constitution d’une telle archive. Les initiateurs de ce projet de recherche artistique ont invité les étudiants à prendre part à l’élaboration de pratiques et de gestes à partir desquels travailler et questionner ces images. Retrouvez le compte rendu de la première journée, écrit par Laura Camargo Blanco, ci-dessous.

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Pour cette fois et les suivantes

Si les premières publications de Sept sur la r22 tout-monde se projetaient et évoluaient dans le non lieu acoustique qu’est internet, il a rapidement été convenu avec Willliam Binta et Augustin Soulard que durant cette plateforme à Khiasma, le coeur du travail se ferait sur l’espace donné et la relation que le son entretient avec celui ci.

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Comme un lundi : « Nous avons besoin de lieux sûrs »

C’est lundi. Après un dimanche ensoleillé. Commençons donc par une gymnastique simple. Les fondamentaux. Une démocratie ne se limite pas à son système électif surtout quand celui-ci est taillé sur mesure pour le même spectre aristocratique qu’on croyait bien avoir mis dehors la veille pour le truchement de ce qui s’appelait alors une révolution. It is Monday. After a sunny Sunday. Let’s start with a simple work out. The basics. The limits of democracy are not its elective system, especially when it is one that is made to measure for the same aristocratic spectre that we were sure we had chucked out the day before, by means of that thing we now call a revolution.

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Repolitiser le féminisme

Vendredi 13 avril, pendant tout l’après midi, Yala Kisukidi a investi la loge de Khiasma pour y organiser un workshop autour du dernier livre de Françoise Vergès, Le ventre des femmes (Albin Michel, 2017) qui avait été présenté à Khiasma en mars 2017. En compagnie d’Eric Fassin (Paris 8), de Mara Montanaro (Paris 8), de Nacira Guénif (Paris 8), de Farah Chérif Zahar (Paris 8) et de Romy Opperman (Penn State University) ainsi que d’étudiants de Paris 8 et de l’EHESS, elle a présidé à une communauté de travail qui s’est saisie des pistes lancées par ce livre considérable.

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La Loge, 18 avril 2018

Depuis la fin de l’année 2017, la première salle de l’Espace Khiasma s’imprègne de nouvelles odeurs — ragoûts, peinture acrylique, encre d’imprimerie ou tasseaux de pin — et met à l’épreuve de nouvelles manières d’habiter le numéro 15 de la rue Chassagnolle. C’est avec le collectif ExposerPublier que nous expérimentons ce nouveau lieu de fouille, la « Loge » dans le langage vernaculaire.

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Comme un lundi : «Le fond de l'art est noir*»

On célèbre un peu partout cette année les 50 ans d’une vieille fable. Mai 68 a le verre de champagne tremblant à la bouche et la larme à l’œil dans les toilettes des musées. Mais il ne faut pas jeter trop vite le bébé bourgeois avec l’eau pétillante de son bain car dans les plis de l’histoire il reste toujours de beaux héritages, des épisodes oubliés et quelques braises qui font parfois de magnifiques retours de flammes.

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Comme un lundi : «Retour au pays»

Il n’y a pas si longtemps, alors qu’Internet avait encore tout d’une fraîche prairie et qu’il était d’usage de partager avec un nombre conséquent de mots des recettes de tarte et des techniques de lutte armée, il n’y a pas si longtemps donc, Khiasma s’évertuait à vous raconter tout ce qu’il fallait savoir d’important sur un blog : Croisements.
Not so long ago, when the Internet still had everything of a fresh prairie and that it was common practice to share, using a significant number of words, tart recipes and techniques for armed struggle, then, Khiasma tried its best to recount all that deserved to be known through a blog : Croisements.

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Comme un lundi : «Retours»

Il y a une éternité déjà, en 2011 exactement, Khiasma accueillait «My Last Life», première exposition monographique en France de l’artiste belge Vincent Meessen en forme de récit spéculatif autour du passé africain d’un certain Herbé, double de Roland Barthes...

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    Comme un lundi : «Ce dont la fin de Khiasma est le nom»

    Quand un petit centre d’art associatif tel que l'Espace Khiasma ferme dans la proche banlieue de Paris, en Seine-Saint-Denis précisément, c’est forcément un signe des temps. Happy Mondays: «What the end of Khiasma stands for» When a small-scale independent art centre like Espace Khiasma closes in the Paris suburbs, in the district of Seine-Saint-Denis specifically, it is necessarily a sign of the times.

  • La Loge, The (Archival) Box — récit d'une résidence par anticipation [ExposerPublier]

    Notes du vendredi 2 mars 2018 "Ce que nous sommes : un collectif d'artistes chercheurs et de graphistes. Ce que nous produisons : des formes et des signes à partir d'une matière première. Ce que nous allons faire à Khiasma : une résidence de recherche et production (de formes et de signes) à partir d'une matière première qui est le centre d'art lui-même, ce qu'il produit (de la recherche, du savoir, des œuvres, des relations, de l'archive par la radio,…), ainsi que le contexte territorial dans lequel il s'inscrit.

  • La Loge, The (Archival) Box — récit d'une résidence par anticipation [ExposerPublier]

    Samedi 22 septembre On n’imagine jamais que cela puisse arriver, en vrai. Les journées défilent, les idées s’enchaînent, les urgences aussi. Et puis, un jour, il est peut-être trop tard. Trop tard pour réaliser certaines choses, trop tôt pour d’autres probablement. J’avais imaginé tenir les Mercredis de La Loge, ou des Chroniques d’excavation. Cela devait commencer au mois d’août et s’ouvrir sur une rue déserte, écrasée par la chaleur de l’été. J’avais commencé un texte. Il évoquait les discussions que nous avions eues depuis un an autour de cette table trop grande pour cette demie cuisine, trop bancale pour ces longues réunions, trop petite pour ces nombreux.ses convives. Nous devions entamer ce mois-ci notre année de résidence, devenir (enfin) les concierges du centre d’art dont nous avions écrit les rôles.

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    Comme un Lundi : «Le lieu se fait en nous»

    ... Mais il a fallu faire un lieu. Fatalement. Pourquoi donc ? On ne le sait pas. Khiasma est un accident qui est si signifiant avec le temps qu’on aurait du mal à le penser comme un fait du hasard. Mais du mal aussi à l’expliquer autrement que comme une démangeaison qui un jour devient une pensée en acte. Happy Mondays: «The place becomes within us» ... But there was a place to make. Fatally. Why so? We do not know. Khiasma is an accident that’s become so meaningful in time that it’s difficult to picture it as the result of pure chance. Difficult, too, to explain it otherwise than as an old itch turned one day into a thought in action.