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Comme un lundi : «Retour au pays»

Il n’y a pas si longtemps, alors qu’Internet avait encore tout d’une fraîche prairie et qu’il était d’usage de partager avec un nombre conséquent de mots des recettes de tarte et des techniques de lutte armée, où le flux vidéo permettait de voir en détail chaque image d’un film, où les modems avaient juste cessé de faire des bruits de science-fiction des années 80 qui n’évoquaient d’ailleurs plus en nous le futur depuis longtemps, il n’y a pas si longtemps donc Khiasma s’évertuait à vous raconter tout ce qu’il fallait savoir d’important sur un blog : Croisements.

Puis vint la saison des réseaux sociaux qui balaya les modes préhistoriques. On apposait dorénavant des pouces délicieux sur les têtes de petits chats et les bouches de canard, les assiettes dans les restaurants et les photos des bébés monstrueux qui envahissaient la Terre et tout un ensemble vaste et disparate d’objets à la fois familiers et pornographiques. On pouvait aussi déclencher des têtes tristes et rageuses au pied des impostures intellectuelles et des barbaries en costume-cravate. On avait un mot à dire sur tout, la révolte était permanente et le comptoir du café du commerce sentait ses dernières heures venir à grands pas.

Mais voilà, une saison en chasse une autre, et il est temps de rentrer à la maison, de parler depuis un lieu sûr que l’on connaît. Nous retournons donc à nos premiers amours avec un nouveau blog d’où l’on donnera des nouvelles de l’air que l’on respire de ce côté du Périphérique.

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Not so long ago, when the Internet still had everything of a fresh prairie and that it was common practice to share, using a significant number of words, tart recipes and techniques for armed struggle, when video feeds allowed us to study in great detail every image of a film, when modems had barely ceased to produce the science-fiction sounds of the 80’s, which, incidentally, had long stopped conjuring in our minds images of the future – it was therefore not so long ago that Khiasma had started trying its best to recount all that deserved to be known through a blog : Croisements.

Then came the season of social networks, sweeping away the prehistoric methods. From that point on we affixed delicious upwards-pointing thumbs onto little cats and duck faces, dishes in restaurants and photos of the monstrous babies invading planet Earth along with a whole vast and disparate range of objects, both familiar and pornographic. We could also trigger sad and angry faces at the foot of intellectual impostures and barbarisms dressed in suits and ties. We had a word to say on everything, the revolt became permanent and the local pub’s bar stools felt their last days approaching at great speed.

But there you have it, one season chases away another, and it is now time to return home, to speak from a safe space that we know well. We are going back to our first loves with a new blog from where we will be bringing you news of the air we breathe on this side of the périphérique.

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    Comme un lundi : «Ce dont la fin de Khiasma est le nom»

    Quand un petit centre d’art associatif tel que l'Espace Khiasma ferme dans la proche banlieue de Paris, en Seine-Saint-Denis précisément, c’est forcément un signe des temps. Happy Mondays: «What the end of Khiasma stands for» When a small-scale independent art centre like Espace Khiasma closes in the Paris suburbs, in the district of Seine-Saint-Denis specifically, it is necessarily a sign of the times.

  • La Loge, The (Archival) Box — récit d'une résidence par anticipation [ExposerPublier]

    Notes du vendredi 2 mars 2018 "Ce que nous sommes : un collectif d'artistes chercheurs et de graphistes. Ce que nous produisons : des formes et des signes à partir d'une matière première. Ce que nous allons faire à Khiasma : une résidence de recherche et production (de formes et de signes) à partir d'une matière première qui est le centre d'art lui-même, ce qu'il produit (de la recherche, du savoir, des œuvres, des relations, de l'archive par la radio,…), ainsi que le contexte territorial dans lequel il s'inscrit.

  • La Loge, The (Archival) Box — récit d'une résidence par anticipation [ExposerPublier]

    Samedi 22 septembre On n’imagine jamais que cela puisse arriver, en vrai. Les journées défilent, les idées s’enchaînent, les urgences aussi. Et puis, un jour, il est peut-être trop tard. Trop tard pour réaliser certaines choses, trop tôt pour d’autres probablement. J’avais imaginé tenir les Mercredis de La Loge, ou des Chroniques d’excavation. Cela devait commencer au mois d’août et s’ouvrir sur une rue déserte, écrasée par la chaleur de l’été. J’avais commencé un texte. Il évoquait les discussions que nous avions eues depuis un an autour de cette table trop grande pour cette demie cuisine, trop bancale pour ces longues réunions, trop petite pour ces nombreux.ses convives. Nous devions entamer ce mois-ci notre année de résidence, devenir (enfin) les concierges du centre d’art dont nous avions écrit les rôles.

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    Comme un Lundi : «Le lieu se fait en nous»

    ... Mais il a fallu faire un lieu. Fatalement. Pourquoi donc ? On ne le sait pas. Khiasma est un accident qui est si signifiant avec le temps qu’on aurait du mal à le penser comme un fait du hasard. Mais du mal aussi à l’expliquer autrement que comme une démangeaison qui un jour devient une pensée en acte. Happy Mondays: «The place becomes within us» ... But there was a place to make. Fatally. Why so? We do not know. Khiasma is an accident that’s become so meaningful in time that it’s difficult to picture it as the result of pure chance. Difficult, too, to explain it otherwise than as an old itch turned one day into a thought in action.