01

Atelier The Poem is a Hormone*

  • Lisa Robertson, 3 summers.

Comment construire nos textes et nos corps sur les ruines des textes canoniques et les résidus des savoirs dominants ? Le 12 juin à Khiasma nous interrogions cette question ensemble, dans le cadre d’un atelier de piratage littéraire d’orientation queer et féministe que je menais en partenariat avec l’association Polychrome. « Piratage littéraire » parce qu’il s’agit des questions de légitimité, d’autorité, d’accès : qui a le droit à une voix littéraire, et que se passe-t-il lorsque nous volons les codes implicites aux syntaxes qui écrivent et affirment les rapports de force ? Ce que j’avais envie de tester en groupe : le sentiment que les pratiques artistiques de piratage sont des armes par excellence qui nous permettent de réagir face à l’hétéronormativité écrasante des littératures dominantes, qu’en tant qu’auteur-es queer nous pouvons construire ensemble des techniques qui ajouteront la force à notre écriture et à notre politique.

02 (Photo : Larissa Cluzet)

Je travaille sur l’auteure américaine Kathy Acker, qui utilise souvent l’image du pirate comme symbole d’émancipation. En premier lieu, l’émancipation de la famille, plateforme symbolique par laquelle passe l’éducation affective, des termes compliqués pour dire la façon dont nous désirons et les configurations que nous pouvons imaginer pour exprimer et atteindre ces désirs. Ou peut-être qu’il faut utiliser le mot « amour » à la place du mot « désir ». Dans le projet littéraire d’Acker, nous pouvons imaginer que cette émancipation première, du contexte familial, amène à une deuxième émancipation, une émancipation formelle. Cette deuxième émancipation est une rupture avec les formes littéraires les plus visibles et reconnaissables. Car la forme est toujours une réflexion sur la politique et les formes littéraires majoritaires servent, comme la famille, à transmettre et refléter les histoires normatives, leurs temporalités et leurs protagonistes. En tant qu’auteure gouine, je crois rétrospectivement que mon attirance pour les techniques de piratage littéraire provient de ce double espoir d’émancipation que l’on voit chez Acker. Dans un premier temps, la sortie du champ émotionnel qui semble offrir peu de possibilités si on ne peut pas survivre dans des structures familiales classiques, puis la sortie des récits qui évoquent une intrigue qui n’est pas la mienne ou la notre.

Pendant l’atelier nous mélangions récits sur le sexe avec des discours politiques, des indices d’usage pour les médicaments, des manifestes féministes, des paragraphes philosophiques, des protocoles artistiques, des paroles de chansons. Les textes produits parlent plus fort que je n’en suis capable, je les présente réunis ici.

— Claire Finch

03 (Photo : Claire Finch)

Je veux un rouge à lèvres rouge profond rouge sang quand mes canines se plantent dans ta peau comme ma masculinité et je veux un costume cintré, cravate coulant comme mes mains le long de ton corps comme ma féminité

Je veux une rencontre du maquillage de ma moustache fondant contre la sueur et la salive sur tes cuisses comme pratique de drag , et une architecture de leurs notions de ce que c’est un mec dans l’espace public en ruines et je veux des ruines pailletées, ensorcelées, détruites, reconstruites

Je veux y construire dans les décombres une maison à la domesticité réinventée, queerisée, binarité écartelée qui se répand jusque dans la rue, entre tes lèvres et je veux y retrouver ce miroir mal éclairé dans ces toilettes au mauvais genre, genre festif, nos présence qui sont tout sauf neutres, où je ris avec mes frères et sœurs, beaux belles inconnu.e.s que j’aime et qui m’aiment, me demandent mes pronoms et mon nom de scène

Je veux m’y grimer de nouveau une barbe et un contour aux imitations parfaites comme une prison devenue refuge en y rajoutant tout ce que j’ai toujours essayé de fuir et qui maintenant m’accueille comme une caresse, des bijoux, des talons, ton regard interloqué et un peu allumé d’étrangère qui me dévisage alors que me déhanche dans le métro avec mon amour, invasion butch femme victorieuse

Je veux reprendre le moment où un toxique nous demande à nous deux « qui fait l’homme et qui fait la femme » et lui poignarder ma traîtrise du genre jusque dans ses tripes

comme l’antidote au venin et je veux lui dire que nous sommes plus qu’un canon mortifère, classification binaire et je veux lui faire comprendre que son heure est déjà passée et que la notre règne maîtresse-maître

Je veux une pratique muséale qui mord, feule et griffe quand je dévore ton idée du genre dans cet espace d’exposition de tes propres peurs et désirs et insécurités et je veux exposer sur 1000m² de panique genrée la manière dont tu me plaques contre le mur et je me veux qu’on tente d’exposer un jour ce sentiment de rage et de solitude et de solidarité et de joie en un corps sans le contenir dans un cadre ou cartel, en le laissant vivre et aimer et respirer et exister

Je veux te mettre au centre de mes baisers et caresses pour réinscrire ma performance au cœur de l’espace public et au creux de ton cou et je veux que tu sentes l’adrénaline de ces deux notions qui se confondent dans le genre et dans l’espace

Je veux cette expérience de mon corps et de mon désir et de mon questionnement dans un espace où le masculin toxique et monolithique est absent, où le butch est king et le genre est une caresse fluide et tendre le long de ta nuque et où une identité femme est à tout.e.s qui veulent la prendre entre leurs bras et une jouissance pas une prison.

(—tuxedo masc)

*

004

*

THE POEM IS A GROWTH HORMONE [

THERE WAS A MISTAKE MADE
Oserais-je dire
On the day I was born.
It doesn’t seem important now,
l’autorité (qui) sauve, (qui) libère, (qui) donne sens.
I was their first child, so the world – the readers of the London Times – was duly informed :
Je suis contre les puissants et ceux qui savent toujours mieux que toi ce que tu dois faire et où tu dois aller.
However, be that as it may,
Politiquement, je suis révolté contre
some perverse wish that I wasn’t in fact a girl
– Je ne sais pas quoi
(Why) did he say “son”
qu’on vienne me dire quoi faire ou ne pas faire parce que je suis ceci ou cela
Another mistake. :
un chemin sur lequel avancer
?

Le très amer « another mistake », comme un jet de pierre, une caillasse pointue, le truc avec lequel on tue, avec son point très final – je la lui ai enlevée après coup, cette pointe. Je lui ai calé deux points pour l’écarter, parce que ce n’est plus une condamnation. J’ai placé ce chemin dont je souhaitais que d’autres me le montrent à la fin du collage. C’était la queue du texte français. Plaquée là. The mistake devient un chemin sur lequel avancer. J’ai mis un point d’interrogation, celui que j’ai piqué à « did he say ‘son’ ? », parce que je ne suis pas encore certain/e. C’est trouble tout ça. Mais je ne suis pas seul/e dans mon trouble, je crois.

— Paulien

*

Un matin, l’envie me prenant de faire une promenade et simplifier le langage, je mis mes chaussures et, en courant, je quittai la maison pour rendre des idées compliquées accessibles. Je me précipitai dans la rue. Pour autant que je me souvienne, je me trouvai dans un langage utilisé comme outil de pouvoir. En débouchant dans la rue vaste et claire qui m’emplit d’aise, le monde matériel qui s’étalait devant moi me parut si proche de l’oralité partageable par tous que j’eus le sentiment de le voir pour la première fois. J’oubliai bien vite qu’un moment encore auparavant, dans mon bureau là-haut, je ruminais des pensées lugubres devant une feuille de papier vide. Un matin. L’envie prenante de faire une promenade en courant. Je dévale l’escalier. Je me précipite dans la rue. Les arbres touffus bordent les murs. Marcher le long des murs. Si on s’arrête trop pour regarder la forme des feuilles on arrive en retard quelque part. C’est souvent quelque chose qui peut arriver. Et vous manquez d’autres choses. Ma main, le matin. Les arbres verts dans la cours. Un seul abricot sur un arbre. Je dévale l’escalier. Marcher le long des murs. Et arriver en retard quelque part. Mes doigts dans mon nez. Le téléphone qui repousse sans cesse des rendez-vous. Mes doigts dans mon nez tournent. La forme des arbres m’agacent à l’instant. Mes doigts dans mon nez. Je dévale un escalier. La feuille qui tombe et enveloppe un morceau de mur. Le bruit de la pluie et des caddies. Des foules de gens poussent des caddies. Une deuxième jolie scène canine advient.

— Mélanie

*

  • couloir - elle charge fatalement l’objet d’impressions subjectives

  • fenêtre - les courants d’air ont tendance à proposer une action électrique mal appropriée

  • perron - dans son principe même, une géométrie béante très précise qui accumule plusieurs pressions

  • tapis - elle est en proie à un sommeil agité, automatiquement saillant, curieusement pudique, nécessairement empoussiéré

  • escalier - l’étude objective du phénomène d’épanchement que nous croyons pouvoir effectuer contient du fructose

  • frigidaire - les cellules ont tendance à se contracter sous l’effet des rayons, un objet nouveau et variable écarte les doigts

  • chaise - à noter une préférence pour la référence 9876G en raison de la spéciosité de ses accoudoirs - on se tromperait d’ailleurs, les sons s’échappent en principe sans le vouloir

(—Larissa)

*

1.
Parce que mon monde est queer et féministe, je ne passerai pas par les trois villes qui sont Adorable, Divine, Ma Chère.

Parce que je suis fatigué.e de cette société hétérosexiste normalisante, je n'emprunterai pas le Chemin de Façonnerie menant au Château bien fortifié qu’on appelle Galanterie.

Parce que j’ai trop longtemps appartenu à cette norme, qui n’épargne personne et qui détruit, je n’emprunterai pas la Rivière de Confidence pour arriver au Port de Chuchoter.

Parce que j’en ai marre de me taire.

2.
Quand on analyse l’oppression des femmes avec des concepts matérialistes féministes, on détruit ce faisant l’idée que les femmes sont un groupe naturel, autrement dit qu’il n’y aurait rien d’inné, de naturel à être considéré.e d’”adorable”, de “divine”, ou encore à se faire appeler “ma chère”, bien que ces dit.e.s. auraient des ovaires. En d’autres termes, il n’y aurait rien de matériellement spécifique à un corps, à des corps. Tout ceci n’est qu’une affaire de construction sociale et culturelle, bien que tenu pour “naturel”, biologique. C’est château bien fortifié qu’on appelle “galanterie”, n'étant qu’une périphrase policée des sociétés hétérosexistes normalisantes, qui régit une pensée bipolaire et dichotomique opposant les femmes et les hommes, le féminin et le masculin. Et c’est parce que ce château très établi synonyme de “façonnerie” nous fait croire en une complémentarité entre ces groupes d’opposition, qu’il existe alors une différence dans les sexualités. Il y a la norme, la normalisante, l’hétéro, et, les autres.

Sources : De Maulevrier, "La Carte du Royaume des Précieuses", dans Carte de Tendres, 1958 Monique Wittig, "On ne naît pas femme", dans Questions feministes, No. 8, Mai 1980, p. 73

— Manon

*

Il n’y a de folie que comme instant dernier de l’œuvre. Je suis dérangée par le fait que tu attendes l’autorité de mes caresses sur ton corps offert, jambes écartées et ta vulve offerte. La folie de mes sens s’abîme dans cet espace corporel qui m’assigne à l’activité sexuelle. Je suis triste du sort qui a été fait à Jeanne d’Arc brûlant d’une ardeur porté par son mysticisme. Là où il y a ouvrage sexuel, il n’y a pas folie et pourtant la folie de nos ébats corporels inaugure le temps de sa vérité. Je suis pour la suppression du sujet biologique porteur de pénis faisant autorité afin de le donner et que ton privilège de femme soit de pénétrer une autre femme. C’est l’infini chemin pour en finir avec la performance à tout prix, c’est notre vocation d’apôtre et d’exégète. Je regrette qu’il n’y ait pas eu de diplomate pour les femmes brûlées, sorcières et tribades, lors de l’Inquisition. C’est le début du temps où nous sommes assignées par cette jouissance aux pratiques fluides et responsable de ce que nous sommes devant elle, homosexuelles, lesbiennes, gouines, à ce moment précis. Je suis pour la suppression des privilèges et contre les compagnons d’armes comme Gilles de Rais. je suis l’oeuvre folle des catégorisations et des envies contemporaines, d’un moi-même qui inaugure le temps de sa vérité.

—Dom

*

L'autorité? J'ai déjà dit à plusieurs reprises ce que la France propose : par rapport à l'anarchisme, qui doit décider de nos choix commerciaux? Nous l'avons souverainement assumé, tout le monde à son autorité!

L'autorité est égale au conflit? Le 2ème impératif qui est le notre c'est ne nous divisons pas! Pourquoi quelqu'un pourrait choisir pour vous? Ne soyons pas faibles, ne subissons pas.

L'autorité aussi égale à la mort? Nous allons choisir pour vous, venez voter, venez choisir. Quatre convictions, quatre commandements:

subordination domination capitalisme violence

Qui? ceux qui nous menacent? Les jupitérriens!

— Alex

*

Le révélement à la source

Elle ne fait rien de spécial, c’est juste qu’elle affiche à qu’elle point elle aime baiser, avec elle tu éprouve du plaisir et tu as l’impression d’être la seule femme qui existe, la seule femme qui puisse la satisfaire et dont elle a le plus besoin au monde. TU NE MANQUE PLUS DE CONFIANCE EN TOI. Automatiquement cela devient comme quelque chose ou il y a plus d’air ou d’espace ou de marge de circulation...la source, l’écoulement directe et surprenant, intempestif et renversant que vous soyez salariés, retraité, sans emploi, indépendants, propriétaires d’un bien donnée en location, CELA VOUS CONCERNE.

Elle te persuade par le timbre de sa voix, par ses yeux, par son désespoir, par sa sensibilité désespérée, par sa douceur, qu’elle avait besoin de toi et qu’elle t’aimait, tout en refusant de te baiser pour mieux se reposer sur toi et s’arranger pour faire en sorte que tu lui files un coup de main avec ses histoires de fesses. Ses amis le considéraient comme un morceau de viande embaumée. Quand il n’y a plus de place ou de respect pour ce qui est autre. Il n’aimé pas se faire sucer parce qu’il se sentait coupable. D’un coté il aurait voulu être une femme. Les choses ou la diversité disparaît. Il ne savait pas ce qu’il aimé. Prélèvement, acomptes, taux calculé. Vu que ce coté était trop bébé pour être un homme. Vu que ce coté était trop craintif pour être un homme. Je vais vous dire qui il aimait.

Texte de travail :
Document des impôts : Le Prélèvement à la source. Don quichotte, Kathy Acker, 1986

—Lise

*

Le jour tombe à nouveau, encore, somnolent d'herbes filles et d'ennui. La lame brille un instant dans la pénombre tandis que les hommes joignent leurs mains – planètes mangées de désinvolture, froissant des billets moites. J'essuie mes lèvres. Il doit l'aimer pour l'avoir abattu de ce geste souple et gracieux, une révérence, une œuvre rare que je caresserai plus tard avec une excitation noire et pieuse. Tu aimes ça ? Tu aimes ça ? Hein dis, tu aimes ça ? Je lèche mes lèvres, le ciel, le front de mer, les rêves des tapins enfoncés comme des clous dans du bois brun. Les nuits ici sont d'une opacité insoutenable et il faut deux vagues repliées lentement sur le sable avant que son corps n'émerge, pareil à une écaille de nacre. Il tend une main vers mon visage, je sens sous mes dents une saveur de poivre. Je veux qu'il me parle encore, seuls ses mots obscurs peuvent me péné-trer ; ils frottent ma peau, sans jeu, sans tendresse, et leur silhouette se détache sur le roulis de mes nerfs, et la mangrove prolifère dans mon sang. Elle ressuscite en moi un souvenir circulaire : un sexe ocre immobile, happé au milieu de cuisses paresseuses, tel un bas-relief. C'est ce qui me vient, ce n'est pas ce que j'appelle. Tu aimes ça ? Tu aimes ? C'est ce qui me vient et me tient ici à nouveau, encore, attiré par une langue inconnue, le désir bâtard, l'odeur crayeuse de la lagune, avec l'instinct des chiens et des récits inachevés. Mes lèvres
à nouveau, encore, tandis que le jour tombe à nouveau, encore, fourbu d'images qui n'abandonnent jamais.

- Rêverie piratée-tissée de poèmes en cours, de l'essai de Roland Barthes, Le Degré zéro de l'écriture, du roman Pornographia de Jean-Baptiste Del Amo, et d'impossibles souvenirs sexuels.

—Etaïnn

*

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    Comme un lundi : «Ce dont la fin de Khiasma est le nom»

    Quand un petit centre d’art associatif tel que l'Espace Khiasma ferme dans la proche banlieue de Paris, en Seine-Saint-Denis précisément, c’est forcément un signe des temps. Happy Mondays: «What the end of Khiasma stands for» When a small-scale independent art centre like Espace Khiasma closes in the Paris suburbs, in the district of Seine-Saint-Denis specifically, it is necessarily a sign of the times.

  • La Loge, The (Archival) Box — récit d'une résidence par anticipation [ExposerPublier]

    Notes du vendredi 2 mars 2018 "Ce que nous sommes : un collectif d'artistes chercheurs et de graphistes. Ce que nous produisons : des formes et des signes à partir d'une matière première. Ce que nous allons faire à Khiasma : une résidence de recherche et production (de formes et de signes) à partir d'une matière première qui est le centre d'art lui-même, ce qu'il produit (de la recherche, du savoir, des œuvres, des relations, de l'archive par la radio,…), ainsi que le contexte territorial dans lequel il s'inscrit.

  • La Loge, The (Archival) Box — récit d'une résidence par anticipation [ExposerPublier]

    Samedi 22 septembre On n’imagine jamais que cela puisse arriver, en vrai. Les journées défilent, les idées s’enchaînent, les urgences aussi. Et puis, un jour, il est peut-être trop tard. Trop tard pour réaliser certaines choses, trop tôt pour d’autres probablement. J’avais imaginé tenir les Mercredis de La Loge, ou des Chroniques d’excavation. Cela devait commencer au mois d’août et s’ouvrir sur une rue déserte, écrasée par la chaleur de l’été. J’avais commencé un texte. Il évoquait les discussions que nous avions eues depuis un an autour de cette table trop grande pour cette demie cuisine, trop bancale pour ces longues réunions, trop petite pour ces nombreux.ses convives. Nous devions entamer ce mois-ci notre année de résidence, devenir (enfin) les concierges du centre d’art dont nous avions écrit les rôles.

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    Comme un Lundi : «Le lieu se fait en nous»

    ... Mais il a fallu faire un lieu. Fatalement. Pourquoi donc ? On ne le sait pas. Khiasma est un accident qui est si signifiant avec le temps qu’on aurait du mal à le penser comme un fait du hasard. Mais du mal aussi à l’expliquer autrement que comme une démangeaison qui un jour devient une pensée en acte. Happy Mondays: «The place becomes within us» ... But there was a place to make. Fatally. Why so? We do not know. Khiasma is an accident that’s become so meaningful in time that it’s difficult to picture it as the result of pure chance. Difficult, too, to explain it otherwise than as an old itch turned one day into a thought in action.