FR


EN

Chargement

Phantom

Khiasma est soutenu par :

La Région Île-de-France
Le Département de la
   Seine-Saint-Denis
La DRAC Île-de-France
La Ville des Lilas
La Ville de Paris
La Mairie du 20è
Paris Habitat
La Fondation de France

Khiasma est membre du réseau TRAM et partenaire de Paris-Art.

ArticleExpositions

Lundi de Phantom n°21 : Pierre Michelon

Vanmélé, atlas cinématographique de la décolonisation, telle qu'elle n'a pas pu être, telle qu'elle n'est pas encore

Les Lundis de Phantom sont des temps privilégiés de présentation, de rencontre et de discussion autour d’un projet filmique en cours dont sont présentés des extraits. Ce 21ème Lundi de Phantom fut l’occasion de traverser des œuvres récentes de Pierre Michelon autour des récits des déportés coloniaux, rassemblées au sein de la plate-forme audiovisuelle en ligne qu’il développe actuellement, Vanmélé. (Photographies : Matthieu Gauchet)

« De Guyane française, de Kanaky, d’Algérie ou de France des voix s’élèvent, celles des condamné.e.s politiques déporté.e.s par la puissance coloniale face à laquelle ils ou elles tentaient de faire front. Une histoire méconnue se dévoile et se construit : elle mêle des espaces géographiques et des destins multiples ; des idéologies et des contextes de luttes qui se rencontrent, s’associent ou s’opposent ; des correspondances clandestines, acheminées ou non ; des « travaux » forcés, des évasions ou des disparitions. C’est un passé commun, un passé traduit et pluriel. C’est écrire ou parler l’histoire de la violence. C’est le dessus-dessous des paysages, c’est le cri des archives, le cri des anticolonialistes et des morceaux de bois.

Réunir ces récits et ces voix formerait une fable politique intitulée : vanmélé*.

Notre fable se construira avec celles et ceux qui se souviennent. Quelques enfants de condamné.e.s, quand ils le peuvent, quand ils le veulent, évoquent la mémoire de leurs parents déportés ; d’autres militant.e.s parlent de leurs luttes au présent de l’indicatif, depuis la « postcolonie », depuis « l’outre-mer ». Cette fable serait le montage d’un film inachevable, ce serait un film qui prononcerait — conditionnel — une histoire des décolonisations, telles qu’elles n’ont pas pu être, telles qu’elles ne sont pas encore. »

Pierre Michelon

*Vanmélé est un mot de langue créole guyanais que l’on ne peut traduire par « étranger » mais par une poétique qui déjoue le xénophone : celui ou celle que les vents ont apporté.e, ont constitué.e.