Comment donner une image de soi qui échappe aux normes de la représentation ? Comment permettre l’apparition, l’émergence d’une figure autre tout en étant en lien profond avec son modèle ? Après avoir proposé à chaque élève de réaliser un objet en terre cuite ou en carton représentant son « espace idéal », l’artiste a recueilli la parole de chacun des participants évoquant sa relation à la classe.
Chaque antiportrait combine un entretien vidéo projeté et le corps d’un objet en mouvement.

Marion Lachaise est artiste plasticienne et vidéaste. Elle réalise des portraits vidéo de ses contemporains. Elle construit son travail avec différents médias : la vidéo, le volume, la photographie, le son. Voir est un acte primordial, à condition de créer le point de vue de la représentation. En utilisant cette base de réflexion, elle travaille selon deux axes de recherche inscrits dans le champ de l’histoire de l’art : «portraits vidéomodelés» (histoire du portrait) et «vues Impressionnées» (histoire du paysage). Chaque axe de recherche est basé sur une observation du réel et des phénomènes de perception. En observant le réel d’un point de vue fixe, elle peut décider de faire ou de défaire l’unité apparente des éléments qui le composent. De ce va et vient entre construction et déconstruction naît la représentation. Quelle est sa nature ? Un rêve, une vision, le monde tel qu’elle se le représente, un acte, un objet de pensée… Elle cherche à donner forme à des figures qui se distinguent de nos habitudes visuelles selon l’endroit où l’on se place pour les voir. La mémoire en est le principal vecteur. Pour structurer ses recherches, elle met en place des processus performatifs qui s’ajustent aux terrains d’expériences.